Le Mont, situé à proximité d’une cité occupée depuis 5 000 ans avant notre ère, n’a laissé que peu de traces de la présence humaine, tant pour l’époque néolithique (- 5500 à – 2000) que pour l’âge du bronze (- 2000 à – 750). La nature, puis les hommes, notamment lors de la réalisation des fortifications (à partir de 1868), les ont fait disparaître.

À l’âge du fer (à partir de l’an 750), des peuples celtes s’installent en Gaule, et les Médiomatriques s’imposent dans notre région. Ils créent un réseau de villes, les oppida (sites fortifiés sur les hauteurs), qui sont reliées entre elles par des pistes parfois recouvertes de bois. Il semblerait que le Mont était le carrefour de plusieurs voies de passage vers Divodurum (Metz) qui signifie la forteresse des dieux.

Après les conquêtes de César, les Romains confortent les routes existantes. Des voies secondaires (diverticula) sont attestées au pied du Mont. L’une d’elles se situe au-dessus de Plappeville, et se sépare en deux axes transversaux : l’un descend vers Metz par « les carrières », l’autre se dirige vers Saint-Privat. Les environs de la ville se couvrent de villae (domaines agricoles).

Lorsque l’Empire romain s’écroule, en 476, il laisse le champ libre aux Francs et aux Mérovingiens. Les villae romaines passent aux mains des chefs francs qui, christianisés, s’en dessaisissent souvent au profit de l’Église. C’est ainsi que l’évêché de Metz s’agrandit des villae du Mont. La villa de l’évêque Pappole (Pappoli-villa) se développe et prend de l’importance au début du VIIe siècle. Il crée également l’abbaye des Saints-Innocents vers 609 qui deviendra Saint-Symphorien au Xe siècle.

Avec l’avènement des Carolingiens, en 751, une véritable politique religieuse est mise en place. Charlemagne place son fils Drogon sur le trône épiscopal (évêque de 823 à 855 et abbé de Gorze de 848 à 855). Il est très soucieux du culte des reliques, et pense que c’est un bon moyen d’effacer les vestiges du paganisme. Il installe, en 835, au sommet du Mont, les reliques de saint Quentin, et construit une église qu’il confie aux religieux de Gorze. Cette dernière devient la paroisse du Mont, et la mère-église des villages de Scy, Chazelles, Plappeville et Longeville.

En 923, après le pillage du village par les troupes de Henri l’Oiseleur, les moines de Saint-Symphorien élèvent un oratoire à l’emplacement de l’église actuelle et y déposent les reliques de sainte Brigide, abbesse de Kildare près de Dublin, et organisent un pèlerinage annuel. Celui-ci reste longtemps dépendant de l’église Saint-Quentin, aujourd’hui disparue.

Après la destruction du village, les moines de l’abbaye de Saint-Symphorien aident à sa reconstruction et élèvent une chapelle que l’on peut aisément situer à l’emplacement de la Villa de saint Pappole. Elle est simple, de style roman, doté d’un clocher qui sera ensuite fortifié. Sa largeur devait correspondre à celle de l’église actuelle, quant à sa longueur, elle devait exclure le chœur.

En 1143, le 55ème évêque de Metz, Etienne de Bar, attribue cette chapelle à l’abbaye de Gorze, déjà titulaire de l’église du Mont Saint-Quentin. Le document qui officialise cette attribution indique alors que le village était constitué de 17 métairies qui cultivaient environ 68ha de terrain. Au XIIIe siècle, l’abbaye de Gorze rend l’église du Mont et ses chapelles à l’évêque de Metz. C’est en 1386, alors que l’église du Mont est détruite, que la chapelle de Plappeville prend sont indépendance envers le chapitre de la cathédrale de Metz : la paroisse de Plappeville vient de naître. Le chapitre ne conserve alors qu’une métairie dans le village de Plappeville, et ce jusqu’en 1794. Il s’agit du château de Tignomont, inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1988.

Le village s’aligne sur le fonctionnement de la cité de Metz, qui s’est affranchi de l’autorité épiscopale. Ainsi, au début du XIVe siècle, 2 maires sont élus par les habitants. L’un est maire de la communauté et administre le village, l’autre est maire de justice, il rend la basse justice et perçoit le montant des amendes. Très vite, il n’y a plus qu’un seul maire qui cumule les deux fonctions. À cette période, un recensement indique que les trois sites du village (Sainte Brie, dans le voisinage de l’église, Plappeville et Tignomont) compte « 48 feux », c’est-à-dire 48 foyers familiaux.

Une nouvelle destruction frappe le village en 1444. Cette fois, c’est Charles VII, Roi de France, allié au duc de Lorraine, en guerre contre la cité de Metz, qui saccage et pille le village. Sa reconstruction prendra plusieurs années et il faudra près de 50 ans pour achever celle de l’église Sainte-Brigide. Les habitants, aidés de moines bâtisseurs, reconstruiront un bâtiment de style gothique à voutes croisées, doté d’un chœur demi-polygonal, à l’aide de pans de murs et piliers tenant encore debout. C’est cet édifice qui sera classé à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1980.

Au XVIe siècle, le protestantisme naît en Allemagne avec Martin Luther et sa publication des 95 Thèses dénonçant les travers de l’Église catholique romaine en 1521. Le mouvement de la Réforme se développe progressivement dans la région. Certains protestants acquièrent des domaines dans le village : c’est le cas du père du Pasteur Paul Ferry en 1593 qui s’installe dans le Migomay, maison toujours existante et considérée comme la plus ancienne du village. L’inquisition, qui fait suite au mouvement de la Réforme protestante, n’épargne pas Metz et ses environs. Ainsi, en 1588, 25 habitants de Plappeville sont condamnés à mort, convaincus de pratique de sorcellerie.

La guerre de Trente ans fait également des ravages dans le village :
1635 : troupes du duc de Weimar
1636 : troupes croates
1643 : troupes bourguignonnes

Les destructions successives n’empêchent pas le village de se développer puisque de « 48 feux » en 1404, on passe à 71 foyers en 1696 dont 65 vignerons. Les décennies suivantes seront plus calmes. Nobles, artistes et bourgeois s’installent de plus en plus nombreux à Plappeville. D’ailleurs, en 1775, le comte d’Arros offre un banquet champêtre aux habitants du village à l’occasion du rétablissement du parlement de Metz.

Ces périodes fastes laissent ensuite place à trois années successives de mauvaises récoltes. L’hiver très rigoureux de 1788 aggrave encore la situation. La disette est omniprésente. Les cahiers de doléances rédigés en vue de la convocation des Etats Généraux du 5 mai 1789 interpellent le Roi sur le poids insupportable des impôts et taxes pratiqués, mais aussi sur les prix des denrées de première nécessité. Le village traverse la période révolutionnaire assez calmement. Le culte continuera d’être assuré par l’abbé Didion, 2 cloches sur 3 pourront être sauvées, et les biens de l’église seront vendus. De nombreux réfugiés sont accueillis dans le village pendant la période de la terreur, notamment en 1793. Sous l’arbre de la liberté, planté en février 1794, la municipalité de Plappeville brûlera les titres de rentes seigneuriales, les titres de propriété et les parchemins de la noblesse le 3 mai de la même année.

En 1802, Plappeville compte 75 maisons pour 386 habitants et 149ha de terres cultivées.

Après l’effondrement du 1er Empire, les prussiens, qui encerclent Metz, occupent Plappeville.

Grâce à divers dons, legs et souscriptions publiques, le village se dote progressivement, durant le XIXe siècle, d’une rue et d’une route carrossable qui relie le village à Metz, d’une école de garçons puis d’une école de filles, d’un lavoir modernisé, d’un presbytère, d’une horloge et d’une pompe à incendie. Dans la même mouvance, un orgue équipe l’église Sainte-Brigide et de nouveaux vitraux y sont également installés.

Sur les hauteurs du Saint-Quentin, les travaux des forts de Plappeville et du Saint-Quentin débutent le 1er mars 1868. Les Prussiens ayant eu vent de ces constructions se tiennent hors de portée des canons durant la guerre de 1870, la fortification ne remplit par la mission que l’on attendait d’elle et Metz capitule le 27 octobre 1870. Les fortifications sont terminées et renforcées par l’occupant : jusqu’en 1898, les deux forts seront perpétuellement en chantier.

Durant cette période de l’Annexion allemande, comme ailleurs en Moselle, certains habitants et propriétaires fonciers quittent le territoire annexé et rejoignent la France. D’autres, comme Viansson-Ponté, maire de Plappeville, seront expulsés. De nouveaux habitants arrivent progressivement dans le village et s’y installent, ils sont allemands ou lorrains. Pendant cette période, les viticulteurs plappevillois, comme tous ceux de Moselle, connaissent la prospérité, notamment grâce à la fermentation de leur vin qui leur permettait d’obtenir un vin pétillant fort apprécié. Les fabricants rhénans de mousseux s’approvisionnent régulièrement en Clairet de Lorraine à partir de 1875. Cependant dès 1880, le Phylloxéra décime la vigne mosellane. Plappeville ne fait pas exception et les vignerons se tournent alors vers d’autres activités qui leur permettent de dégager des revenus plus réguliers en devenant par exemple ouvrier, tout en conservant des vergers et potagers desquels fruits et légumes sont vendus.

En 1897, une congrégation de religieuses allemandes d’Aix-la-Chapelle (les Sœurs du Pauvre Enfant Jésus) fonde, dans l’ancien château d’Arros, un orphelinat qui fonctionnera jusqu’en 1981.

En 1900, un casernement est construit dans Plappeville sur le lieu-dit du Breuil. Il deviendra plus tard centre de réadaptation et de formation des adultes.

La modernisation du village se poursuit avec l’installation de l’adduction d’eau en 1902. La plupart des puits existants seront alors comblés. Le village devient une commune prisée des officiers allemands dont certains acquièrent ou font construire des propriétés en vue de s’y installer pour leur retraite.

Pendant la Première Guerre Mondiale, la région messine servira de base arrière, les combats se déroulant plus loin. Pendant cette période, cependant, la germanisation sera accentuée et le village prendra pendant quelques années le nom de Pappolsheim, puis est intégrée à la ville de Metz, au même titre que les petites communes voisines.

Après la signature de l’armistice, le 11 novembre 1918, les troupes françaises victorieuses entrent dans l’agglomération. Une nouvelle émigration entre alors en jeu : cette fois, c’est au tour des allemands qui s’étaient installés dans le village de partir. Leurs biens seront progressivement vendus aux enchères.

Après la crise de 1929, les forts de Plappeville et du Saint-Quentin seront intégrés au dispositif fortifié de la ligne Maginot, les prémices de la Seconde Guerre Mondiale sont déjà là. Le 2 septembre 1939, la mobilisation générale est décrétée. Dès le début de cette drôle de guerre, Plappeville est touché par un combat aérien. Un avion de reconnaissance français est abattu par un chasseur allemand. Si le pilote réussit à s’éjecter, l’avion terminera sa course sur le bâtiment des sœurs, ne tuant heureusement qu’une seule personne : une sœur enseignante.

Plappeville est à nouveau annexée par l’Allemagne et sera à nouveau rattachée à la ville de Metz, au même titre que 13 autres communes du secteur. Les habitants sont évacués en masse vers le sud de la France. Pendant 5 ans, Plappeville vivra à l’heure allemande et ne sera libérée qu’avec la reddition du groupe fortifié du Saint-Quentin et du fort de Plappeville les 6 et 7 décembre 1944. Les bâtiments de ces forts seront inscrits à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1989.

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